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Injustices pour les personnes en situation de handicap
RelaxFoto.de / Getty Images Injustices pour les personnes en situation de handicap

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Injustices pour les personnes en situation de handicap

ÉLYSÉE – « Six ans après votre élection, la CNH ne peut se limiter à une succession de tables rondes conclues par votre intervention et à la publication d’un dossier de presse », regrettait le Collectif Handicaps, dans une lettre adressée à Emmanuel Macron le 19 avril, menaçant de boycotter la Conférence nationale du Handicap (CNH), qui s’ouvre ce 26 avril. Le Collectif, qui réunit 52 associations, ne s’y rendra pas finalement pas.

Dénonçant un « manque d’ambition apparent » et un « manque de concertation » lors des travaux préparatoires de la Conférence, qui a lieu tous les trois ans et qui doit donner le cap des politiques publiques du handicap, le Collectif avait tout d’abord demandé son report.

Devant le refus du gouvernement, les associations avaient alors conditionné leur participation à « la possibilité d’avoir une intervention, une expression d’une durée significative en présence d’Emmanuel Macron » pendant la Conférence, comme l’explique au HuffPost Stéphane Lenoir, coordinateur du Collectif. Dans la soirée du 25 avril, nouveau refus de l’Élysée. « On ne veut pas participer à une énième opération de communication », conclut le coordinateur.

« Une politique du handicap qui aujourd’hui n’existe pas »

Cette sixième édition de la CNH, instaurée par la loi de 2005, doit réunir vingt-sept membres du gouvernement – dont la Première ministre Élisabeth Borne –, des élus, les collectivités locales, administrations, associations, entreprises, syndicats. Le gouvernement a promis « 70 mesures fortes » qui devraient déterminer les politiques du handicap pour trois ans.

Au programme, quatre thématiques : « l’accessibilité universelle » (pour tous les lieux et tous les handicaps), « l’acte 2 de l’école et l’université inclusives », la « mobilisation pour le plein-emploi », la « simplification des parcours pour l’accès aux droits et à l’offre médico-sociale ». Aux critiques, l’Élysée répond que l’événement a été préparé pendant six mois, au fil d’une quarantaine de réunions, avec 500 intervenants.

La conférence comprendra donc des tables rondes et sera clôturée par une allocution du président de la République. Certains des membres du Collectif Handicaps, comme APF France Handicap (Handicaps moteurs) ou la Fnath (accidentés de la vie), participeront toutefois à des tables rondes, « mais néanmoins soutiendront la décision politique du Collectif Handicaps », précise le coordinateur Stéphane Lenoir.

« Ce sera une marque d’un mécontentement envers une politique du handicap qui aujourd’hui n’existe pas, très clairement, souligne-t-il. Nous réclamons une politique volontariste, adossée à un programme budgétaire pluriannuel. Avec un calendrier, une vision claire, des contrôles et des sanctions. » Accessibilité, transports, droit à l’éducation, accès aux soins… Les sujets de leur mécontentement sont nombreux.

La France épinglée par le Conseil de l’Europe

Pour le Collectif, cette CNH doit être aussi l’occasion de corriger les manquements soulignés par le Conseil de l’Europe, dans un rapport publié mi-avril. Le Comité européen des droits sociaux (CEDS) avait reproché à la France de ne pas remédier efficacement aux problèmes liés à l’inclusion des enfants et adolescents handicapés dans les écoles ainsi qu’aux difficultés des personnes handicapées à accéder aux services de santé.

« La pénurie de services d’aide et le manque d’accessibilité des bâtiments et des installations, ainsi que des transports publics, font que de nombreuses familles vivent dans des conditions précaires, ce qui équivaut à un manque de protection de la famille », soulignait le rapport.

APF France Handicap a lancé une semaine de mobilisation pour « interpeller » les pouvoirs publics : la moitié seulement des établissements recevant du public (ERP) sont engagés dans une démarche de mise en accessibilité.

Les personnes handicapées ne pourront pas profiter des Jeux olympiques, faute de trouver des hôtels adaptés ou de pouvoir se déplacer en transports collectifs : 3 % des 309 stations de métro parisiennes sont accessibles aux handicapés, relève APF dans son communiqué.

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