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En 2015, 160 000 patients parkinsoniens étaient traités en France, avec environ 25 000 nouveaux cas par an. Le nombre de cas augmente en raison du vieillissement de la population et de l’amélioration de l’espérance de vie. Comme l’évolution de la maladie de Parkinson est lente et son développement insidieux, le diagnostic est parfois long.

Selon une recherche publiée dans la revue The Lancet Neurology, une technique qui identifie l’accumulation de dépôts de protéines anormaux liés à la maladie de Parkinson pourrait aider à la détection précoce. « Les résultats de l’étude confirment que la technique – connue sous le nom de test d’amplification des graines d’α-synucléine (αSyn-SAA) – peut détecter avec précision les personnes atteintes de la maladie neurodégénérative et suggère qu’elle peut identifier les personnes à risque et celles présentant des symptômes précoces non moteurs avant le diagnostic », détaille le communiqué de l’étude. En effet, la présence d’agrégats de protéine α-synucléine mal repliés dans le cerveau représente un signe spécifique de cette maladie.

« Reconnaître l’hétérogénéité de la pathologie sous-jacente chez les patients atteints de la maladie de Parkinson a été un défi majeur. Un biomarqueur efficace pour la pathologie de la maladie de Parkinson pourrait avoir des implications profondes sur la façon dont nous traitons la maladie, permettant potentiellement de diagnostiquer les gens plus tôt, d’identifier les meilleurs traitements pour différents sous-ensembles de patients et d’accélérer les essais cliniques », souligne le co-auteur principal, le professeur Andrew Siderowf, chercheur de l’Initiative sur les marqueurs de progression de la maladie de Parkinson (PPMI).

Un « diagnostic biologique »

« Nos résultats suggèrent que la technique αSyn-SAA est très précise pour détecter le biomarqueur de la maladie de Parkinson, quelles que soient les caractéristiques cliniques, ce qui permet de diagnostiquer avec précision la maladie chez les patients à un stade précoce. De plus, nos résultats indiquent que l’α-synucléine mal repliée est détectable avant que les dommages dopaminergiques dans le cerveau ne soient sur le point d’être observés par imagerie, ce qui suggère une propagation omniprésente de ces protéines mal repliées avant que des dommages neuronaux importants ne se produisent », ajoute le co-auteur principal de l’étude, Luis Concha, directeur de la recherche et du développement chez Amprion (États-Unis). Comme le précise l’étude, les résultats s’avèrent inégaux notamment chez les porteurs de la mutation génétique – dite LRRK2 – associée à certaines formes de Parkinson.

Dans un commentaire lié à cette étude, les professeurs Daniela Berg et Christine Klein, de l’hôpital universitaire du Schleswig-Holstein ont souligné l’importance de cette découverte « qui jette les bases d’un diagnostic biologique de la maladie de Parkinson ». Enfin, les chercheurs se sont également intéressés à la perte de l’odorat, symptôme courant des patients. D’après les chiffres de l’étude, parmi tous les participants atteints par la maladie de Parkinson qui avaient une perte d’odorat, 97 % avaient un αSyn-SAA positif, contre 63 % de ceux dont l’odorat était inchangé.

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