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Factures d’énergie, alimentation, loisirs, transports… La France subit une période d’inflation qu’elle n’avait plus connue depuis plusieurs années. Et le secteur de la santé est aussi concerné. Par conséquent, de nombreux Français renoncent à acheter des médicaments non remboursés à cause de la hausse des prix.

Selon une étude réalisée par l’Ifop (l’Institut français d’opinion publique), publiée le 24 avril, 6 Français sur 10 affirment avoir déjà renoncé à l’achat d’un médicament sans ordonnance en raison de son prix, soit une proportion qui a quasiment doublé en une quinzaine d’années. « C’est en discutant avec nos clients pharmaciens et après avoir mené une étude l’année dernière que nous avons remarqué ce phénomène de renoncement », explique Jérôme Wirotius, directeur général du laboratoire Biogaran, qui a commandé l’étude.

La tendance s’est accentuée avec l’inflation actuelle. Et nos lecteurs ne font pas exception. Maud, qui travaille en pharmacie, nous confirme ainsi que « de plus en plus de patients n’achètent plus les médicaments non remboursés. Certains sont même gênés et prétextent d’avoir déjà ces médicaments chez eux. » C’est le cas de Marie qui a « renoncé » à acheter les médicaments « dits de “confort” […] compte tenu de l’envolée des prix qui est hallucinante ». Et pour Mathieu, le constat est amer : « Avec l’inflation, c’est soit manger, soit se soigner, soit faire le plein de son véhicule. »

Des conséquences sur la santé

Pour Jérôme Wirotius, ce genre de choix est une mauvaise nouvelle : « L’inflation dans le secteur de la santé, qui est due à la hausse des coûts de production, des matières premières, de l’énergie, est un facteur nouveau. Et cela semble difficilement explicable à des Français, qui vivent dans un pays développé, de devoir payer cher ses médicaments, au point d’y renoncer. »

Ange, qui souffre « de douleurs chroniques depuis des années », avoue alors avoir arrêté d’acheter des médicaments car « il y a plus urgent ». Tout comme Cécile : « J’ai renoncé à beaucoup de médicaments sans ordonnances » même si ce choix est antérieur à l’inflation grimpante actuelle. En revanche, elle note une tendance encore « plus inquiétante » à savoir renoncer « à des soins remboursés parce que les circuits sont totalement saturés et que je n’ai pas que ça à faire de me battre pour être soignée… ». Elle a ainsi renoncé à un dentiste il y a trois ans et ne va pas passer d’examen si elle estime que ses pathologies ne sont pas graves. « Si je détecte une anomalie mais qu’elle me semble bénigne, genre une grosseur, pourrais-je passer à côté d’un cancer par découragement et ne finir par consulter qu’une fois trop tard ? Probablement… », constate-t-elle désabusée.

L’alternative des génériques

Il reste malgré tout des Français pour maintenir leurs achats de santé. Pour Viviane, « la santé [est] une priorité ». Elle « continue [donc] d’acheter [ses] médicaments, quel que soit le prix. » Même volonté du côté de Nicolas, qui privilégie une approche qualitative : « J’achète seulement les médicaments dont j’ai besoin. »

Afin d’alléger un peu le poids de la hausse des prix des médicaments non remboursés, il est possible de se tourner vers les médicaments génériques, comme le propose Marie : « Certains sont accessibles sur demande en pharmacie ».

Ou alors il existe « des équivalents remboursables » comme le note Maud. D’ailleurs, l’étude de l’Ifop confirme que « s’agissant de médicaments non remboursés, [les Français] sont attentifs au prix (70 %) plus qu’à la marque (38 %) et 88 % se disent prêts à privilégier des produits de qualité équivalente aux grandes marques mais à prix inférieur. Le conseil du pharmacien reste déterminant dans les choix, à 83 %. »

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