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Comment calmer une allergie respiratoire ?

Allergie aux graminées, au bouleau, à l’ambroisie, au noisetier, au platane, au charme, au cyprès… L’allergie au pollen touche environ 20 % de la population d’après l’Institut Pasteur de Lille. Et ce n’est pas près de s’arrêter si l’on en croit le Réseau national de surveillance aérobiologique. Ce dernier prévoit qu’en 2050, la moitié de la population sera touchée par l’allergie au pollen. Pourquoi ? En cause, la hausse des températures due au réchauffement climatique, et la concentration en dioxyde de carbone. « Quand on a une atmosphère enrichie en dioxyde de carbone, les plantes vont avoir une croissance plus forte et émettre davantage de pollens (…). Les polluants attaquent le grain de pollen qui se fragilise et se rompt plus facilement », a expliqué Samuel Monnier, ingénieur et porte-parole du Réseau national de surveillance aérobiologique à nos confères de 20 minutes. D’autre part, a complété Isabelle Annesi-Maesano, directrice de recherche à l’Inserm et professeure d’épidémiologie environnementale : « La pollution abîme l’enveloppe extérieure des pollens, faisant sortir des particules plus fines. Alors que le pollen s’arrêtait au niveau du nez, désormais, les particules vont être inhalées et se déplacer jusqu’au fond des bronches. »

Calmer une allergie respiratoire va donc devenir de plus en plus compliquer à l’avenir. Surtout que le nouveau rapport du GIEC, publié le 20 mars 2023, n’est pas rassurant. Il prévoir que le réchauffement global de 1,5°C sera atteint dès 20230, et que d’ici la fin du siècle le réchauffement devrait être compris entre +2,4 °C et +3,5 °C.

Quel est le meilleur antihistaminique naturel ?

Si l’on ne souhaite pas avoir recours aux antihistaminiques allopathiques, on peut s’orienter vers les médecines naturelles comme l’aromathérapie, la phytothérapie ou l’oligothérapie. Ces médecines douces comportent plusieurs antihistaminiques naturels. Voici lesquels. 

En aromathérapie

Plusieurs huiles essentielles soulagent les symptômes de l’allergie au pollen. « C’est le cas de la matricaire ou camomille allemande, de l’épinette noire, de l’eucalyptus radié, du myrte rouge, du pin sylvestre et du sapin de Sibérie », énumère Didier Pesoni, pharmacien spécialisé en aromathérapie. Pour quels symptômes et comment utiliser ces huiles essentielles pour calmer l’allergie au pollen ?  Les détails.

• Contre la rhinite allergique ou rhume des foins 

« L’huile essentielle de matricaire ou camomille allemande a des vertus antiallergiques. Elle agit comme un antihistaminique naturel, explique le pharmacien. Elle prend par voie orale à raison de 1 à 2 gouttes sur un comprimé neutre, 3 à 4 fois par jour pendant 5 à 7 jours. On peut continuer de la prendre en traitement de fond, 2 fois par jour seulement. » L’huile essentielle de matricaire ou camomille allemande est également intéressante contre la conjonctivite allergique. Elle a la particularité d’être bleu foncé. C’est la seule huile essentielle de cette couleur. Elle est également chère !

« L’eucalyptus radié est le remède de référence pour les pathologies à mucus comme le nez bouché, le nez qui coule, grâce à son action fluidifiante », précise le pharmacien.  

 On peut l’utiliser de deux manières : par voie orale ou en inhalation humide.

– Par voie orale : « déposer 2 gouttes d’huile essentielle d’eucalyptus radié sur un comprimé neutre ou dans une cuillerée à café de miel et prendre 3 à 4 fois par jour », conseille le spécialiste en aromathérapie.

– En inhalation humide : « Verser 2 gouttes d’huile essentielle d’eucalyptus radié dans un beau d’eau tiède et pratiquer des inhalations 3 fois par jour, préconise Didier Pesoni. Joindre les mains l’une contre l’autre de chaque côté du nez et respirer uniquement par le nez et non par la bouche. »

L’huile essentielle d’eucalyptus radié peut également s’associer à celle de pin sylvestre, soit en inhalation humide, soit en inhalation sèche. « En inhalation humide, verser 1 goutte d’huile essentielle d’eucalyptus radié et 1 goutte d’huile essentielle de pin sylvestre dans un bol d’eau chaude, conseille Didier Pesoni. En inhalation sèche, déposer directement une goutte de chaque huile essentielle sur un mouchoir et respirer plusieurs fois par jour. »

Autre huile essentielle intéressante pour soulager le rhume des foins : celle de myrte rouge.

– Par voie orale : « Déposer 2 gouttes d’huile essentielle de myrte rouge sur un comprimé neutre ou dans une cuillerée à café de miel et prendre 3 à 4 fois par jour », préconise le pharmacien.

– En inhalation humide : « Verser 2 gouttes d’huile essentielle de myrte rouge dans un bol d’eau tiède et pratiquer des inhalations 3 fois par jour », propose Didier Pesoni.

Il est également possible d’associer deux huiles essentielles pour soulager la rhinite allergique : « l’huile essentielle d’eucalyptus radié et l’huile essentielle de pin sylvestre, conseille le pharmacien. On les utilise en inhalation humide à raison d’une goutte de chaque dans un bol de 150 ml d’eau tiède, 3 fois par jour. Ou en inhalation sèche en déposant une goutte de chaque sur un mouchoir et en le respirant plusieurs fois par jour. »

• Contre la toux d’irritation

« Trois huiles essentielles peuvent être utilisées pour calmer une toux sèche provoquée par une allergie au pollen, dit le pharmacien. Il s’agit de l’huile essentielle d’épinette noire, de l’huile essentielle de pin sylvestre et de l’huile essentielle de sapin de Sibérie. » Sous quelle forme et en quelle posologie ?

– Par voie orale : « déposer 1 goutte d’huile essentielle d’épinette noire et 1 goutte d’huile essentielle de cyprès sur un comprimé neutre et prendre 3 à 4 fois par jour pendant 7 jours », détaille Didier Pesoni.

Autre huile essentielle efficace : « L’huile essentielle de pin sylvestre possède une remarquable action antitussive, notamment sur les toux sèches non productives », précise Didier Pesoni. Comme la précédente, elle s’utilise par voie orale : « déposer 2 gouttes d’huile essentielle de pins sylvestre sur un comprimé neutre et prendre 3 à 4 fois par jour durant 5 à 7 jours », conseille-t-il.

Dernière huile essentielle à utiliser pour calmer une toux d’irritation due à une allergie au pollen : « L’huile essentielle de pin sylvestre a une odeur douce et agréable pour traiter les toux sèches et spasmodiques », explique le pharmacien. Elle s’utilise seule ou en association avec l’huile essentielle d’épinette noire, et par voie orale. « Déposer 2 gouttes d’huile essentielle de sapin de Sibérie sur un comprimé neutre et prendre 3 à 4 fois par jour pendant 5 à 7 jours, préconise Didier Pesoni. Et autre possibilité : déposer 1 goutte d’huile essentielle de sapin de Sibérie et 1 goutte d’huile essentielle de cyprès sur une comprimé neutre et prendre 3 à 4 fois par jour pendant 5 à 7 jours également. »

En oligothérapie

Trois oligo-éléments sont intéressants en cas d’allergie au pollen. Lesquels ? « Le manganèse est recommandé pour limiter la réaction inflammatoire causée par la rencontre avec l’allergène, en limitant la sécrétion d’histamine, explique Pierre Lafitte, ingénieur agronome. Et, pour atténuer l’inflammation et le stress oxydatif, le zinc et le sélénium sont recommandés. »

Quand les prendre ? « En prévention et en traitement », préconise Pierre Lafitte. La posologie est la suivante : « En prévention, un comprimé ou une ampoule de zinc et sélénium par jour pendant 3 mois. En phase de crise, en prendre 2 durant le contact avec l’allergène puis 1 à 2 mois après la fin des symptômes », précise l’ingénieur agronome.

Comme tout traitement, il est important de respecter les doses. « Aux doses de 15 % des apports journaliers recommandés il n’y a aucune contre-indication, précise Pierre Lafitte. Mais attention aux produits qui contiennent ou dépassent 100 % des apports recommandés. Ils sont trop dosés et moins biodisponibles du fait de leur forme inorganique. » Il faut donc penser à vérifier avant l’achat !

En phytothérapie

Plusieurs plantes et arbres peuvent être utilisés en prévention mais également en curatif. Christine Vallée, docteure en pharmacie, directrice scientifique du laboratoire Herbolistique, les détaille.

Voici donc, par ordre alphabétique, les plantes auxquelles on peut recourir pour prévenir et soulager les symptômes de l’allergie au pollen.

Le cassis : « il agit comme de la ‘cortisone végétale’, Christine Vallée.  Le cassis est efficace utilisé sous forme de feuilles ou en gemmothérapie. » Sa posologie diffère selon qu’on l’utilise en prévention ou en curatif. « Pour prévenir l’allergie, en gemmothérapie, on prendre 5 à 10 gouttes sous la langue par jour, préconise la directrice scientifique, et en curatif : 5 gouttes sous la langue 5 fois par jour. »

Le desmodium est une plante sauvage originaire d’Afrique. « Le desmodium possède une action anthistaminique », précise la directrice scientifique. Présenté sous forme de gélule, il faut compter 1 à 2 par jour.

Le noni est un fruit tropical à l’odeur particulière et au goût amer.  « C’est un antihistaminique et un anti-inflammatoire naturel et efficace pour apaiser les symptômes de l’allergie au pollen », précise Christine Vallée. Dans la 2ème édition de Noni, le jus, le Dr Neil Solomon, précise que grâce au noni, il y a “85 % d’amélioration des symptômes“. « Le noni se consomme sous forme de jus, à raison de 10 à 30 ml par jour », précise Christine Vallée.

Le perilla frutescens (pérille de Nankin) est une plante asiatique qui produit de petites graines blanches. « Ces dernières ont des vertus anti-allergiques. Elles sont à prendre en curatif à raison de 6 gélules par jour », préconise la directrice scientifique.

Le plantain est une plante vivace que l’on retrouve un peu partout dans les jardins et qui est souvent considéré, à tort, comme une mauvaise herbe ! « Le plantain est intéressant en cas d’allergie au pollen car c’est un anti-histaminique végétal, précise Christine Vallée. En prévention, il faut le prendre trois semaines environ avant l’apparition du pollen incriminé dans l’allergie, puis poursuivre ensuite en curatif. »

Le romarin diminue les symptômes de l’allergie. « Le romarin est préconisé en gemmothérapie à raison de 5 à 10 gouttes sous la langue par jour en prévention et 5 gouttes sous la langue 5 fois par jour en curatif », informe la directrice scientifique.

La viorne est un arbuste décoratif qui donne des petites fleurs blanches qui fleurissent au printemps. « Ses bourgeons sont intéressants en cas de rhinite ou de conjonctivite, précise Christine Vallée. La posologie est de 5 gouttes par jour sous la langue en prévention et 5 gouttes 5 fois par jour en traitement. »

Ces plantes peuvent se prendre soit de manière unitaire, soit en combiné. « Un exemple de bon combiné est le cassis, le romarin et la viorne », propose Christine Vallée.

Quelle tisane contre l’allergie au pollen ?

L’Institut Pasteur de Lille préconise la tisane desureau et de vinaigre de cidre. Par personne, compter 2,5 g de fleurs de sureau, 1 c. à c. de vinaigre de cidre et 20 cl d’eau. Faire bouillir l’eau, à ébullition, ajouter les fleurs de sureau et le vinaigre. Laisser infuser 10 minutes. Filtrer et boire.

Autre tisane efficace : celle de plantain, à raison de 1,5 g de parties aériennes séchées pour 150 ml d’eau. Faire bouillir l’eau, à ébullition, ajouter les sommités fleuries. Laisser infuser 10 minutes. Filtrer et boire 3 fois par jour.

Que faire contre l’allergie au pollen ?

Outre le recours aux médecines douces pour calmer l’allergie au pollen, l’adoption de quelques gestes simples permettent de limiter les symptômes désagréables. Que faire ?

Aérer quotidiennement son appartement ou sa maison mais de préférence en fin de journée.

• La nuit, lors de la saison des pollens, éviter de dormir la fenêtre ouverte.

• En promenade, penser à porter des lunettes de soleil. Et, en rentrant de promenade, brosser ses cheveux afin d’éliminer les pollens qui s’y sont accrochés. Les laver également plus souvent.

• Sur la route, en voiture, préférer la climatisation au voyage fenêtre ouverte.

• Limiter les déplacements à vélo.

Eviter de faire sécher son linge en extérieur.

Ces remèdes naturels et conseils pratiques soulageront les symptômes de l’allergie saisonnière.

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