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Ce lundi 16 janvier, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé sa démission.

Dans le collimateur de l’opinion publique depuis plusieurs mois, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a finalement annoncé sa démission, ce lundi 16 janvier. Pointée du doigt pour sa récente vidéo de voeux jugée complètement ratée et d’autres faux-pas, la ministre a estimé ne plus être en position d’assurer ses fonctions.

«La focalisation des médias sur ma personne pendant des mois ne permet guère d’établir des rapports et des discussions objectifs sur les soldats, la Bundeswehr (l’armée allemande) et les orientations de la politique de sécurité dans l’intérêt des citoyens allemands». Aussi, «j’ai demandé aujourd’hui au chancelier de me relever de mes fonctions de ministre de la Défense», a déclaré cette sociale-démocrate dans un communiqué.

Agée de 57 ans, Christine Lambrecht avait auparavant été ministre de la Justice dans le gouvernement de coalition d’Angela Merkel. Les maladresses de sa communication publique n’ont toutefois été décriées qu’après sa nomination à la Défense.

Elle avait d’abord été critiquée par Kiev lorsqu’elle avait annoncé, peu avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’envoi de 5.000 casques, alors même que Volodymyr Zelensky sollicitait l’envoi d’armes lourdes.

Un déplacement à bord d’un hélicoptère de l’armée allemande en compagnie de son fils âgé de 21 ans avait également fait polémique. A la mi-avril, Christine Lambrecht s’était rendue, avec lui, sur l’île de Sylt, dans le Schleswig-Holstein, pour un séjour privé.

Des propos jugés déplacés

La ministre avait profité d’une visite officielle à proximité, au sein d’un bataillon stationné dans cette région du Nord de l’Allemagne. Le ministère avait toutefois précisé que Christine Lambrecht avait réglé la facture du vol de son fils, estimé par la presse à environ 5.000 euros de l’heure.

La vidéo dans laquelle la désormais ex-ministre de la Défense présentait ses voeux, début janvier, a sans doute été la goutte d’eau. Elle y apparaissait dans le centre de Berlin, évoquant la guerre en Ukraine entre deux explosions de pétards et de feux d’artifices, particulièrement prisés des Allemands pour célébrer la nouvelle année.

Un cadre inconvenant aux yeux de certains, auquel sont venus s’ajouter les propos jugés déplacés de la ministre. Evoquant la guerre «qui fait rage au milieu de l’Europe» Christine Lambrecht se réjouissait, dans la même séquence, des «rencontres avec des gens intéressants et formidables» que la guerre en Ukraine lui avait permis de faire.

En parallèle, l’ex-ministre a fait les frais d’une armée dont le matériel est vétuste et qui a grand besoin d’être modernisée. A la mi-décembre, Berlin a ainsi dû suspendre de nouvelles commandes de blindés Puma après une série de pannes frappant les blindés déjà utilisés par la Bundeswehr.

77% des Allemands souhaitaient sa démission

Résultat : dans le dernier baromètre de l’institut Insa, Christine Lambrecht apparaissait en dernière position des personnalités politiques. Un autre sondage indiquait en outre que plus des deux tiers des Allemands (77%) souhaitaient sa démission.

C’est désormais chose faite puisque le chancelier Olaf Scholz a accepté la décision de sa ministre, la «remerciant chaleureusement» pour le travail accompli.

Cette démission intervient au moment où l’Allemagne est une nouvelle fois sous pression pour livrer des chars à l’Ukraine et alors que le pays prévoit des investissements de 100 milliards d’euros pour moderniser son armée. Sans compter qu’une réunion des alliés occidentaux, autour des Etats-Unis, doit se tenir vendredi sur la base américaine de Ramstein.

Voilà pourquoi Olaf Scholz a promis que le nom de la personne succédant à Christine Lambrecht au poste de ministre de la Défense serait «très vite» annoncé. Celui d’Eva Högl, commissaire à la Défense au Bundestag chargée d’un rapport annuel sur l’état de l’armée, circule dans la presse, de même que celui de Lars Klingbeil, co-dirigeant du parti social-démocrate (SPD).

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