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Dans le film «La chambre des merveilles», au cinéma ce mercredi, Alexandra Lamy joue une mère courage prête à tout pour sauver son fils plongé dans le coma. Un rôle de battante qui va à ravir à cette actrice solaire et profondément optimiste.

Quelques semaines seulement après la sortie de la comédie «Alibi.com 2» et du film familial «Zodi et Téhu, frères du désert», Alexandra Lamy revient au cinéma ce mercredi 15 mars dans «La chambre des merveilles». Dans ce drame réalisé par son amie Lisa Azuelos («LOL», «Mon bébé»), la comédienne prête ses traits à Thelma, une mère de famille célibataire dont la vie va basculer après un tragique accident de la route qui plongera Louis, son fils de 12 ans, dans le coma.

Alors qu’elle fouille dans ses affaires, elle découvre son journal intime dans lequel le jeune garçon a indiqué «les 10 choses (qu’il souhaiterait) faire avant la fin du monde». Gifler Kevin Martineau, faire dédicacer son skate par KGI, nager avec les baleines, rencontrer son père une fois… Des rêves que Thelma choisit de réaliser à la place de son fils, pour lui prouver que la vie mérite d’être vécue et qu’il doit se réveiller.

Pour la première fois, Lisa Azuelos ne signe pas le scénario de son film. «La chambre des merveilles» est en effet librement adapté du roman de Julien Sandrel, paru en 2018, écoulé à plus de 320.000 exemplaires. Aviez-vous lu ce livre ?

Je ne l’avais pas lu avant de recevoir le scénario de Juliette Sales et Fabien Suarez. Ma mère me l’avait pourtant conseillé. J’ai donc découvert le récit de Julien Sandrel dont le film est adapté, pour m’assurer que nous n’étions pas passés à côté de scènes ou de faits primordiaux. C’est un exercice périlleux que d’adapter un livre. Il faut rester fidèle au propos autant que possible, tout en s’en détachant et en conservant une certaine liberté.

Le personnage de Thelma que vous interprétez vous ressemble-t-il ?

Avec Lisa (Azuelos), nous avons réécrit certains des dialogues en suivant notre instinct maternel. Ensemble, on a réfléchi à la manière dont nous réagirions si notre enfant était hospitalisé et qu’il se trouvait entre la vie et la mort. On a par exemple ajouté un monologue au cours duquel Thelma s’excuse auprès de son fils de ne s’être intéressée qu’à ses notes à l’école et à ses devoirs. Au lieu de cela, elle aurait simplement dû lui demander comment il allait.

Même si ma fille est grande, je suis toujours inquiète pour elle.

Mon personnage est une maman qui essaie de faire au mieux et qui va, à travers ce combat, apprendre sur elle-même. Lisa réussit à humaniser les histoires et laisse toujours la porte ouverte à l’improvisation si cela sert le récit.  

Le milieu hospitalier est notamment présenté comme un lieu où des liens se tissent entre les patients, les proches et le personnel soignant, devenant quasiment une seconde maison…

Nous avons puisé dans nos expériences personnelles pour coller au plus près à la réalité. Les parents de Lisa ont séjourné de longs mois à l’hôpital avant et pendant le tournage. De mon côté, j’ai réalisé un documentaire pour «Envoyé spécial» en 2012, où je suivais des parents dont le fils était atteint d’une grave infection. À l’hôpital, on se crée une famille. Il existe un soutien, une entraide et une solidarité extrêmement forte. Les infirmières font un travail formidable, et apportent de la joie aux patients et aux proches. Quand le film a été présenté en avant-première en province, les retours ont été très positifs de la part du corps médical. «La chambre des merveilles» est avant tout un hymne à la vie et à l’amour.

Vous êtes la maman de Chloé Jouannet, elle aussi comédienne. Même si aujourd’hui votre fille a 25 ans, avez-vous encore peur pour elle ?  

Dès l’instant où vous prenez votre bébé dans vos bras à sa naissance, vous avez peur pour lui. Cette peur, elle ne vous quittera plus jamais. Et il est impensable pour un parent de voir son enfant disparaître avant lui. Même si ma fille est grande aujourd’hui, je suis toujours inquiète quand elle prend la voiture ou l’avion.

A quoi rêviez-vous quand vous étiez enfant ?

Je voulais quitter ma petite ville du Sud (elle a grandi à Alès et fait ses études à Nîmes, ndlr), venir à Paris et devenir actrice. Mais je n’imaginais pas à l’époque que je tournerai un jour avec Josiane Balasko ou Muriel Robin, deux femmes que j’admire. Je me souviens encore de ma première visite à Paris. Les téléphones portables n’existaient pas. Il y avait beaucoup de monde sur la place de la Concorde, même à minuit. C’était assez étrange, moi qui venais d’une ville de province où il n’y avait plus personne dans les rues à 19h.

Les voyages nous nourrissent. Ils sont d’une richesse inestimable.

Le vertige m’a subitement envahie car je ne connaissais personne et je me demandais comment j’allais réussir à percer dans ce milieu. Mes parents avaient aussi peur que l’on profite de moi, que je sois trop naïve. J’ai finalement réalisé mon rêve de petite fille. Un pari un peu fou. Nos rêves ne sont pas forcément impossibles à concrétiser. Comme Louis dans le film, on devrait lister ses envies au lieu de faire des listes de courses.

Quel souhait figurerait en tête de votre liste ?

Je n’en ai pas un en particulier. Le rêve permet surtout de se lancer dans des projets de vie. On est tous pris dans un quotidien au rythme intense où l’on a tendance à s’oublier. Il faut réapprendre à prendre le temps, à profiter de la vie et des choses simples, comme partir en week-end avec sa famille ou ses amis. C’est ce que fait mon personnage. En réalisant les rêves de son fils, Thelma, qui était en apnée, réapprend à respirer et à se redécouvrir. C’est une aventure intérieure. Il faut toujours chercher le positif même dans les situations les plus graves. J’adore cette phrase de Prévert : «Essayer d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple».

Pour y parvenir, Thelma va notamment s’envoler pour le Japon. Comme elle, vous ne connaissiez pas ce pays. Quel(s) souvenir(s) en gardez-vous ?

J’ai adoré Tokyo, l’ambiance, les paysages, la gastronomie. Les voyages nous nourrissent. Ils sont d’une richesse inestimable. Après le bac, les jeunes devraient se forcer à partir un an à l’étranger pour apprendre une langue, découvrir d’autres saveurs, appréhender une autre culture. Je suis une grande baroudeuse. J’aime aussi bien partir à des milliers de kilomètres que faire des randonnées en France. Partir en sac à dos avec des copains, marcher dans la nature et dormir dans des dortoirs municipaux… Cela fait un bien fou et ce sont des vacances peu chères !   

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